Antoine Delie

Peter Pan.
Mais oui, bien sûr ! Comment cet album aurait-il pu s’appeler autrement ? Car si James Matthew Barrie n’avait pas créé ce personnage en 1911, Antoine Delie l’aurait quoiqu’il en soit incarné un siècle plus tard… Lui qui a passé 21 ans à apprivoiser son ombre. Lui qui fait de son imaginaire un pays si coloré où le temps n’a pas d’emprise. Lui dont la grandeur s’étoffe de son refus de grandir. Lui qui ouvre la ‟voix” aux enfants perdus… Oui, ce premier album est la promesse d’un envol, l’histoire d’un voyage intérieur dont on revient changé et bien vivant !

Je suis né à 21 ans, à l’autre bout du monde (…). Ces premiers mots, qui signent la préface de son album, ne sont pas une confidence, mais une révélation ! Dans cette nouvelle vie, il n’y a plus d’excuses, plus d’ambivalence, plus de demi-mesure. Antoine (re)naît, entier et singulier, faisant de ses différences passées la somme de son identité présente.Ce présent prend donc racine en 2018, en Bolivie. Un pays qu’il rêve de découvrir et qui, comme une providence, fait partie des choix de destination pour son stage de fin d’études puisque, dans sa ‟première vie”, Antoine se préparait (sans grande conviction il faut l’avouer !) à devenir instituteur primaire. C’est là-bas que tout bascule… en douceur. « C’est fou mais je ne peux pas vraiment expliquer ce qu’il s’est passé. J’étais loin… de chez moi, du regard des autres, j’ai découvert des gens beaucoup plus heureux avec beaucoup moins de raisons de l’être. Je suis resté 5 semaines en Bolivie, ce qui en soit n’est pas long. Mais j’ai pris conscience qu’une vie peut changer en quelques jours ou même en un instant. Alors, comme un papillon qui sort de sa chrysalide, je me suis senti libre et j’ai pris mon envol. Lorsque je suis revenu de ce voyage, ma mère m’a dit : Antoine, tu n’es plus le même. Et je lui ai répondu : si ! Justement. Maintenant je suis moi ! ».
Ce ‟moi” éclate littéralement sous les feux des projecteurs ce fameux soir du 18 janvier 2020, lors de la première diffusion de The Voice, la plus belle voix-Saison 9. Antoine Delie, le candidat belge (quoiqu’un quart français par sa grand-mère !) nous livre une version piano-voix totalement inédite du célèbre titre La Pluie signé par le rappeur Orelsan (feat. Stromae). Sa voix cristalline portée par une interprétation solaire déclenche une véritable averse émotionnelle. 2minutes30 d’intenses variations, puis l’accalmie. Avec délicatesse, Antoine vient accrocher ses dernières notes à l’arc-en-ciel dont il s’est auréolé… « il fait beau » murmure-t-il dans un cri du coeur. Désormais, il fait beau dans sa vie et c’est bien pour ça qu’il est là… car faut-il le rappeler, Antoine est né entre temps !
Il affirme l’artiste qu’il a choisi de devenir, et comme un hymne à la Vie, il chante les chansons de ceux qui ont bercé son enfance et éveillé sa jeunesse : Charles Aznavour, Mika, Elton John,
Freddie Mercury, David Bowie et tant d’autres… Sans barrière, il nourrit son âme et abreuve ses sens d’un ‟melting-pop” musical qu’il s’approprie et interprète avec une aisance presque déconcertante ! Au détour d’un plateau télé, Chimène Badi en reste d’ailleurs époustouflée et porte sur Antoine une attention toute particulière qui devient le lien d’une vraie relation affective. « Chimène a été la première personne du métier à vraiment croire en moi, confie Antoine. Aujourd’hui elle est un peu comme une marraine musicale ».
Il faut dire que pour étoffer sa vocation, Antoine s’appuie sur un apprentissage pluridisciplinaire qu’il a développé depuis son plus jeune âge : le solfège, la percussion, le piano, le théâtre lui confèrent une évidente crédibilité artistique qu’il sait conjuguer avec finesse et habilité. C’est donc par ses covers ciselées, régulièrement hashtaguées sur les réseaux sociaux, qu’il est repéré en 2019 par des chasseurs de talents qui lui ouvrent les portes de The Voice France.
Pour ce rendez-vous avec son destin, Antoine est prêt ! Prêt à croiser nos regards, prêt à assumer ses choix, à vivre ses rêves et même à les transcender. Et c’est précisément ce qu’il fait, jusqu’à l’étape ultime de cette aventure The Voice qu’il choisit de vivre aux côtés du coach Marc Lavoine ! Le candidat fait l’unanimité et l’artiste est ovationné à chacune de ses performances. Plébiscité par un public français qui ne lui était pas acquis d’avance, cette place en finale, même si elle n’est pas victorieuse, offre à Antoine une saveur particulière : celle d’exister et d’être reconnu pour ce qu’il est… vraiment ! C’est précisément de cette saveur qu’Antoine Delie tire la quintessence de son album dont la préparation n’a pas attendu le dénouement de The Voice pour être mise en oeuvre. (…) Aujourd’hui, je t’invite à entrer dans mon monde, ma vie, mon histoire (…) poursuit la préface qui ne laisse plus aucun doute sur les intentions de l’artiste. Pour tracer l’itinéraire de ce voyage intérieur, la grande famille The Voice n’est pas loin avec l’empreinte remarquée de Marc Lavoine sur un titre et de Slimane sur deux autres, la singularité d’Alice on the Roof qui fait écho à celle d’Antoine, ou bien encore Naya dont la précocité artistique a été révélée dans The Voice Kids. Pour son premier projet, Antoine n’hésite donc pas à s’entourer d’accompagnateurs de choix : Corson, Lola Dubini, Ycare, Andriamad, Mark Weld, Eddy Pradelles, Thomas Caruso, Thoj, Kevin Bugajski mettent leurs talents d’auteurs et compositeurs au service d’un projet qu’Antoine façonne à son image plurielle.
Portées par la complicité et le partage qui donnent à l’ensemble force et cohérence, ces collaborations artistiques s’élèvent dans une autre dimension, sublimées par la pureté d’une voix à nulle autre pareille et transcendées par une interprétation chaque fois incarnée. Comment pouvait-il en être autrement ? Cet album Peter Pan est une rencontre intime, un tête-à-tête, une invitation dans un monde où l’on naît deux fois. Un monde qui nous parle et qui nous touche car au pays imaginaire, chacun y trouve sa part de rêve et un petit bout de son histoire…